« Il y a urgence à agir dans le secteur de la pêche », déclarait le nouveau Président du Sénégal, Macky Sall, dans son discours adressé à la nation le 3 avril dernier. Un mois plus tard, son ministre de l’économie maritime annulait les autorisations de pêches délivrées à 29 navires étrangers. Cette décision arrive comme un soulagement pour tous les professionnels du secteur, catastrophés par le pillage des ressources halieutiques nationales sous le regard complaisant du précédent gouvernement.

Depuis 2010, des bateaux usines étrangers d’une centaine de mètres de long sont en effet autorisés à pêcher le long des côtes sénégalaises. « Ils raflaient tout, explique horrifié Alassane Samba, expert halieute sénégalais. Aujourd’hui les pécheurs artisanaux mettent plus d’une semaine pour pêcher ce qu’ils capturaient en deux jours. »


« Certains de ces chalutiers ont des capacités de pêche qui s’élèvent à 250 tonnes par jour », raconte Raoul Masembula, de Greenpeace Afrique de l’Ouest. A bord de l’Artic Sunrise, le bateau de Greenpeace qui sillonne les eaux ouest africaines depuis deux ans, il a vu ces navires ratisser les mers. Le ministre de l’économie maritime commence en effet à octroyer des autorisations de pêche à des chalutiers étrangers en 2010, alors que la ressource est déjà surexploitée.

Début 2012, une trentaine d’autorisations sont en circulations. Pour le gouvernement, c’est plus d’un milliard de francs CFA que ces licences de pêche font entrer dans les caisses de l’Etat. « Ces autorisations étaient totalement illégales », explique Alassane Samba. Ce scientifique, ancien directeur de recherche au Centre de recherches océanographiques de Dakar, explique que les stocks de poissons étant surexploités, le gouvernement n’avait pas le droit d’attribuer des licences à des bateaux étrangers, et encore moins sans consulter les instances compétentes.

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Christophe